Benoît Boland (6/08/1885 - 18/05/1983) jeune cap-hornier et futur officier de marine marchande

Le  Joinville
La famille d'Adrienne Bolland, l'aviatrice née à Arcueil, dont nous avons réalisé la généalogie, a vécu à Arcueil-Cachan de 1889 à 1899. Benoît Boland, frère aîné de 10 ans d'Adrienne, a été « cap-hornier » avant de devenir un « grand capitaine de la marine marchande». En effet, Benoît Boland a  terminé sa carrière en 1946 comme responsable du poste de pilotage du port de Shanghai, ayant passé 23 ans en Chine. En 1904, quatre ans avant d'embarquer avec Charcot comme matelot sur le « Pourquoi pas ? » dans sa seconde expédition en Antarctique, Benoît Boland, qui avait moins de 20 ans, fêtait Noël à San Francisco loin de sa famille après avoir passé le Cap-Horn. Il avait été engagé comme pilotin sur « le Joinville », un trois-mâts barque cap-hornier battant pavillon français. Ce trois-mâts, construit à Saint-Nazaire et parti du  Havre le 18 mars 1904 avec 17 hommes, avait pour destination Thio (Nouvelle Calédonie) pour y charger du minerai de nickel. Henri Boland avait payé pour l'engagement de son fils 75 francs par mois à l'armateur. Selon l'accord conclu, Benoît Boland devait avoir une cabine confortable et manger à la table des officiers. Il pouvait consacrer du temps à ses études tout en participant au travail des marins. Il était rémunéré « fictivement » 15 francs par mois. À San Francisco, le 1er janvier 1905, Benoît Boland, qui a donné satisfaction, passe de « pilotin » à « matelot léger » à 40 francs par mois. Il a le même salaire qu'un « novice », le capitaine étant payé 200 francs. Benoît Boland arrivera en Nouvelle Calédonie le 26 mars 1905. Le trois-mâts mettra ensuite les voiles sur Le Havre où il arrivera le 17 octobre 1905. Le « voyage » de Benoît Boland au départ du Havre en passant par Hull et Newcastle en Angleterre puis par le Cap-Horn et par San Francisco pour arriver à Thio sur la côte Est de la Nouvelle Calédonie et retour, aura duré 19 mois et 3 jours, 19 mois et 3 jours que les marins du Joinville passeront hors de France.  C'est en faisant appel à l'aide de Brigitte et Yvonnick Le Coat que j'ai pu préciser la route de Benoît Boland à bord du Joinville.
Annie Thauront