« Histoire et généalogie de Lucien Ernst, fusillé pour l'exemple arcueillais »

Un soldat fusillé pour l’exemple désigne, dans le langage courant, un militaire exécuté après décision d’une juridiction militaire intervenant non seulement dans un cadre légal pour un délit précis mais aussi dans un souci d’exemplarité visant à maintenir les troupes en parfait état d’obéissance.  La notion de « fusillé pour l'exemple » a été explicitée par l'arrêt de la Cour spéciale de justice militaire en date du 3 mars 1934 qui a acquitté les quatre caporaux du moulin de Souain qui avaient été exécutés le 17 mars 1915.

Cette année, la municipalité d'Arcueil commémore le 11 novembre par une cérémonie particulière, les cent ans de la mort du zouave Lucien Ernst à la guerre de 1914-1918 avec l'inscription de son nom sur le monument aux morts.
Dessin de Jacques Tardi

Né à Paris le 14 janvier 1887, Lucien Ernst était domicilié 4 rue Émile Raspail à la déclaration de guerre. Lucien Ernst ne serait pas « mort pour la France » car il a été « fusillé pour l'exemple » le 16 août 1916 par un peloton de soldats de sa compagnie en présence de soldats de son régiment, le 4e mixte de zouaves et de tirailleurs. Son nom et celui d'Alphonse Blanché, recensé tardivement, ne figuraient pas sur le monument aux morts d'Arcueil. Désormais, ces deux soldats y auront leur nom inscrit.
Marcel Breillot, pour les Ateliers du Val de Bièvre, a dépouillé des archives militaires et en a tiré l'histoire de Lucien Ernst. Cette histoire est racontée dans une plaquette des Chroniques du Val de Bièvre parue en août 2016 et préfacée par Daniel Breuiller, maire d'Arcueil et dans le n° 92 de ces mêmes chroniques. Annie Thauront, pour l'atelier de généalogie, faisant la généalogie de ce soldat, a remonté l'ascendance alsacienne paternelle de celui-ci. Elle a ainsi découvert la situation particulière des alsaciens-lorrains lors de la Grande Guerre, les « optants » pour la nationalité française et ceux restés en Alsace-Lorraine ; leur situation est relatée dans un article de ce même n°92 des Chroniques du Val de Bièvre. Une conférence, la première de l'Atelier de généalogie de la médiathèque d'Arcueil pour l'année 2016-2017, est donc proposée par Marcel Breillot et Annie Thauront. Avec la soirée de débat et de projection de films du 10 novembre à 18h30 à la salle Jean Vilar et la commémoration du 11 novembre à 11h au monument aux morts place de la République, cette conférence s'inscrit dans le cadre des manifestations proposées par la ville d'Arcueil, les Chemins de la mémoire et l'Arac. Annie Thauront

Lire le dossier sur Lucien Ernst

Voir l'arbre généalogique de Lucien Ernst

Lire l'article d'Arcueil notre cité : Quel exemple ?

Psychogénéalogie…

La « psychogénéalogie » théorisée par le professeur Anne Ancelin Schützenberger au cours des années 1970, instaure l’idée que les événements traumatiques ou encore les secrets vécus par un ascendant auraient un impact sur le comportement de ses descendants et expliqueraient certains de leurs comportements. C'est en se basant sur des travaux psychanalytiques et psychologiques que la praticienne a élaboré sa théorie qui s'est dès lors imposée comme une base pour de nombreuses méthodes psychothérapeutiques. Cette méthode, de plus en plus pratiquée, utilise les bases de la recherche généalogique.

Déjà, dans Totem et Tabou, Sigmund Freud avait évoqué la possibilité d’une « âme collective » pour tenter d’expliquer une transmission de l’inconscient d’une personne à celui d’une autre. Mais c’est Carl Gustav Jung qui a réellement ouvert la voie d’une approche transgénérationnelle avec sa théorie de « l’inconscient collectif » auquel chacun de nous aurait accès. Puis Jacob Lévy Moreno (créateur du psychodrame) et Françoise Dolto, ou encore Didier Dumas, ont développé des théories complémentaires sur les dynamiques inconscientes de la famille. Mais c’est à Anne Ancelin-Schützenberger que l’on doit le réel essor de cette technique. Travaillant pendant des années auprès de malades, elle a cherché dans leurs histoires familiales d’éventuelles répétitions ou identifications inconscientes à un aïeul.
La psychothérapeute a pu ainsi constater que leurs maladies s’étaient fréquemment déclarées exactement à l’âge où un de leurs parents était mort d’une maladie grave ou d’un accident. Exemple : depuis des années, Pierre souffrait de maux de gorge et du syndrome de Reynaud (une mauvaise circulation sanguine de l’extrémité des membres, qui donne une sensation de froid permanente). Toutes les tentatives pour traiter ses pathologies à l’aide de la médecine conventionnelle avaient échoué. Accompagné de son thérapeute, il a commencé par passer plusieurs mois à élaborer son arbre généalogique. Il est parvenu ainsi à remonter jusqu’à la Révolution. Il a découvert dans cette période un parent direct qui lui aussi se prénommait Pierre et qu’il avait été guillotiné le 9 janvier 1793. Or il était né le même jour, cent soixante-dix ans plus tard, le 9 janvier 1963. Alors, sous la conduite de son thérapeute, il a rejoué cet épisode historique en psychodrame, et ses symptômes ont disparu !? Bruno Teste

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Lire "histoire de famille" exemple transgénérationnel.